Benoît Raphaël

Bienvenue à bord de la Social NewsRoom

13 Juillet 2010 , Rédigé par Benoit Raphaël Publié dans #Monétisation digitale, #Weekly, #just delivered, #monétisation digitale, #Social NewsRoom

Depuis mon départ volontaire du Post.fr, j'ai énormément voyagé, échangé, réfléchi. J'ai rencontré beaucoup de monde, à New York, à Paris, à Londres. J'ai pris du recul pour mieux assimiler ce que j'avais appris durant ces trois années passionnantes passées à bâtir ce laboratoire qui est devenu très rapidement le premier pure player d'info français. J'en ai tiré le concept de la Social NewsRoom, dont l'appelation est venue naturellement remplacer le titre historique de mon ancien blog lancé en 2005, "Demain tous journalistes?". Non comme un déni, au contraire, mais comme une évolution qui s'appuie désormais sur plusieurs années d'expérience de journalisme partagé, en presse quotidienne régionale d'abord, puis au Post.fr. J'ai déjà développé ce concept pour la presse papier ici, traduit en anglais ici, et présenté jeudi dernier à mes amis de Google France. Je reviendrai sur une application plus universelle de ce concept dans un prochain post. Je suis parti du Post.fr avec une rage au ventre : celle de gagner la bataille du modèle économique des médias digitaux.  J'ai dû pour cela quitter bien souvent le sol français, où la morosité l'emporte à peine sur un certain immobilisme défaitiste face à la monétisation digitale. Aux Etats-Unis, j'ai rencontré, étudié, les médias qui gagnent de l'argent sur Internet, mais aussi ceux qui innovent, qui ont compris que si l'on ne se mettait pas dans une dynamique de quête et de combat, on continuerait d'entendre les investisseurs dire : "il n'y a pas d'argent pour les médias sur le web". Et on en resterait à cette étrange particularisme français: une grande partie de la presse subventionnée par l'Etat et soutenue par des mécènes. Je suis allé rencontrer le CEO du Huffington Post, qui va doubler son chiffre d'affaires cette année et sera profitable avec 30M$. J'ai compris que le secret de la monétisation des médias n'était pas dans la vente d'espaces mais dans la relation avec l'utilisateur et dans la qualification de l'audience. Je suis allé voir Google France, qui m'a fait comprendre que la culture commerciale chez Google n'était pas celle de l'automatisme et de l'algorithme, mais celle de l'accompagnement personnalisé des annonceurs, j'ai rencontré deux responsables de sites, un français, un américain, que récréer de la rareté dans la pub devait pousser les médias à se transformer un peu en agences, sans pour autant se fâcher avec ces dernières. J'ai compris que la monétisation digitale des médias n'était pas un rêve sur Internet, qu'elle était déjà pratiquée, et que seuls le conservatisme et le goût si particulier des Français pour la jalousie et la critique, nous empêchait de voir, et surtout d'appliquer les bons modèles. Parce que je suis persuadé que l'avenir de la presse passe avant tout par sa monétisation, j'ai décidé d'y consacrer une série d'entretiens qui seront publiés sur ce blog. Une série que je lancerai la semaine prochaine en collaboration avec RevSquare, l'agence de consulting franco-américaine spécialisée dans la monétisation digitale, dont je suis l'un des co-fondateurs. Si vous avez d'ailleurs des personnalités à me suggérer, qui gagnent de l'argent sur Internet et pourraient inspirer les patrons de médias, ou si vous souhaitez en savoir plus sur RevSquare, envoyez moi un mail à benoitraphael (@) revsquare.com. Bienvenue à bord de la Social NewsRoom, donc. Et merci à toute l'équipe d'Owni qui s'est mise gracieusement au travail. Avec talent ! Eliott, Aurélien, Tom et Nicolas, je vous dois une bouteille de champagne... Promis.
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