Benoît Raphaël

The Daily Beast et Newsweek : mariage du print et du digital

12 Novembre 2010 , Rédigé par Benoit Raphaël Publié dans #Daily, #just delivered, #etats unis, #newsweek, #presse écrite, #reverse publishing, #the daily beast

C'est un événement unique dans l'histoire des médias. La fusion vient d'être annoncée. Le célèbre magazine américain Newsweek, qui devait cesser d'imprimer en décembre, se marie avec l'un des pure-player d'informations les plus en vogue du moment : "The Daily Beast". C'est une vraie fusion, en ce sens qu'elle aboutira à un seul média, un seul site internet, un seul magazine. Mélange de média de sélection (2/3 du contenu) et d'articles originaux, The Daily Beast, qui avait déjà tenté une expérience de reverse publishing en publiant des livres d'enquête ou d'opinion, envisageait le lancement d'une édition papier, un peu à la manière, en France, du site Rue89 (qui a aussitôt relayé l'info). Tina Brown, la fondatrice du site, vient du print. Auteur d'un best-seller (The Diana Chronicles), elle est passée par Vanity Fair, Tatler et The New York Post avant de se lancer dans l'aventure digitale. Il y avait sans doute une revanche à prendre. Parmi les journalistes du Daily Beast, "de nombreux talents issus du print", rappelle Tina Brown sur son blog.  Pour elle, l'aventure du papier permet au Daily Beast, "qui travaille au ryhtme d'un site d'info 24/7, de développer des idées et des enquêtes qui demandent un autre rythme narratif, pour lequel le papier est plus adapté", ajoute-t-elle. Newsweek, qui perd 20 millions de dollars par an et avait vu sa circulation chuter de plus d'un tiers en un an, a été vendu en août dernier pour 1€ symbolique à l'homme d'affaires Sidney Harman, 92 ans. C'est lui qui a conclu le deal avec Barry Diller, le propriétaire du Daily Beast. La nouvelle société, "The Newsweek Daily Beast" sera pilotée à 50/50 entre les deux parties. Avec un sacré défi financier à relever. The Daily Beast, qui n'a que deux ans d'existence, perd encore 10 millions de dollars par an. Mais bien menée, la mécanique du reverse publishing (un média centré sur le digital qui publie une édition papier) a des vertus. Elle est l'une des plus sérieuses pistes d'avenir pour la presse écrite, online et print. Le pure player Politico est rentable depuis l'an passé : 1 million de profits pour un chiffre d'affaire de 20 millions de $. L'édition papier contribue pour 11 millions, contre 7 millions pour la pub online. A lire également sur la Social NewsRoom : ma rencontre avec le responsable du business developpement du Daily Beast en juin dernier.
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