Arianna Huffington à Paris: lancement avant la fin de l'année ?
C'est ce tweet qui a mis, hier, en émoi le petit monde du web parisien :
La fondatrice du Huffington Post l'avait annoncé le 24 mars dernier : après avoir fait de son petit prodige le média d'infos online N°1 aux Etats-Unis, et un des rares à être rentables, elle a bien l'intention de reproduire la sucess story en Europe. D'abord en Angleterre le 6 juillet, puis en France. A l'occasion d'un voyage en France (elle interviendra ce lundi avec Tim Armstrong, le patron d'AOL, dans un festival de créativité de Cannes) Arianna Huffington a rencontré Louis Dreyfus du Monde et Pierre Haski, le co-fondateur de Rue89. Rendez-vous pris par mail pour une rencontre informelle... Objectif : tater le terrain et négocier des partenariats en vue de lancer une version française du Huffington Post en France très rapidement. "Sans doute avant la fin de l'année", estime Pierre Haski avec qui la star des nouveaux médias n'a semble-t-il pas parlé d'alliance, plutôt de partenariat : "Elle veut créer un Huffington Post de toute pièce, elle veut contrôler tout ce qu'elle fait".
La méthode n'est pas nouvelle. Lorsqu'il y a quelques années le HuffPo s'était attaqué au terrain local américain, il avait lancé des éditions dans les grandes villes américaines en allant chercher, de la même manièrej des partenariats dans la presse locale. Une simple reprise de leurs titres en Une de la page locale... Une façon d'éviter la déclaration de guerre tout en proposant le meilleur du web sur Chicago ou New York. "On ne veut pas faire quelque chose de gros..." a-t-elle assuré à ses contacts français, avec son charme légendaire...
Arianne Huffington le sait : à part le microcosme parisien, personne ne connait le Huffington Post en France. Elle a donc besoin d'alliés. Mais ces derniers n'ont pas l'intention de se laisser cannibaliser. Car si le HuffPo aura du mal à exporter sa marque, sa mécanique marketing est redoutable. Et pourrait se passer de notoriété dans un premier temps. Beaucoup de "curation" (sélection du meilleur du web) sur les sujets les plus buzz du moment (people, vidéos web, sports...), une intégration de Facebook et de Twitter qui ont fait de ces deux réseaux sociaux ses leviers de trafic majeurs (plus de 8% du trafic du HuffPo vient de Facebook), et une équipe de plus de 30 développeurs qui a pour mission de sortir de nouvelles fonctionnalités tous les mois. Restera à financer tout ça avec de la pub. Mais ce n'est pas la priorité.
AOL, son nouveau propriétaire, qui a injecté des millions de $ à perte dans son nouveau projet local, a beaucoup de moyens. Cela fait plus de deux ans que le géant américain veut se déployer massivement en France. Le Huffington Post pourrait être son fer de lance. Ou son cheval de Troie.
(Photo : Arianna Huffington et Tim Armstrong préparant leur intervention à Cannes, hier soir, photo envoyée sur Twitter par l'intéressée...)
Reste à trouver une équipe éditoriale solide et charismatique. Des noms ?
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