SOCIAL READERS FACEBOOK. Attention, danger ?
Panique à bord en avril : les applications Social Reader lancés en masse par les médias sur Facebook ont connu une chute brutale de leur trafic. Perte brutale d'intérêt des lecteurs pour ce qui est depuis le début de l'année, la nouvelle grande tendance chez les sites d'info ?
Non ! Il s'agirait de modifications importantes faites par Facebook le mois dernier, dont le résultat aurait été une présence moins visible des contenus des Social Reader dans les pages des utilisateurs du réseau social.
Rappel des faits : le Social Reader est une application Facebook rendue possible depuis la fin de l'année 2011 qui permet aux médias de proposer des sites dans Facebook. L'attrait de ce type de dispositif est énorme : il permet d'aller chercher des lecteurs plus jeunes qui ne veulent pas sortir de Facebook et de proposer un contenu personnalisé en s'appuyant sur ce que lisent les amis. Il multiplie surtout l'apparition des articles dans la page des utilisateurs. Il suffit en effet qu'une personne lise un contenu, sans qu'elle ait à cliquer sur "j'aime" ou "recommander", pour qu'il apparaisse dans le flux de tous ses amis. Les résultats, en tout cas pour ceux qui ont été rendus publics, sont bluffants : le Guardian a explosé son trafic en provenance de Facebook et comptait en mars 3,6 millions d'utilisateurs actifs par mois, plus de 8 millions de "jeunes" Facebookiens ayant installé l'application. Car ce qu'il faut savoir, c'est que l'audience que le média réalise sur son application est ajoutée à l'audience de son propre site. C'est le jackpot.
Oui, sauf que... Tout cela est très alléchant, à condition de prendre conscience que Facebook n'est pas le même eldorado qu'Internet. Même si l'on pourrait penser que, vu le temps passé par son presque milliard d'utilisateurs, Facebook pourrait bien à terme le réseau web par son fameux social graph, la liberté n'est pas la même. L'incident d'avril, s'il est confirmé, montre une chose : s'il ne faut évidemment pas bouder les Social Readers, il serait très aléatoire d'appuyer sa stratégie de développement digital sur un déploiement sur Facebook. Son succés dépendrait très (trop) fortement de la stratégie du réseau social privé.
Plus directement encore qu'avec Google. C'est dire...
A lire également : l'analyse détaillée de Matthieu Stéfani.
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