Benoît Raphaël

Pourquoi Gravity nous aide à mieux comprendre la science et la vie dans l'espace (grâce à Internet)

24 Octobre 2013 , Rédigé par Benoît Raphaël Publié dans #gravity, #buzz, #cinéma, #just delivered, #internet, #Daily

Un film de science-fiction doit-il être scientifiquement crédible pour être un bon film ? Cette question a été la matière première du buzz qui a enflé autour de "Gravity", le dernier film de Georges Clooney et Sandra Bullock. Clooney est un habitué... mon père, qui est médecin, refusait de voir "Urgences", parce que ça l'énervait de voir le Dr Ross faire n'importe quoi dans le bloc, quand il ne draguait pas des infirmières.

Je vais passer sur l'argument : "un bon film doit être un bon film, peut importe les incohérences scientifiques". Après tout, à part les spécialistes, personne ne comprend rien à ce qui se passe dans l'espace, tout ce qu'on veut c'est passer un bon moment. Peu importe si Sandra Bullock porte un mini-short non règlementaire dans le film, comme le dit l'astronaute Garrett Reisman, elle est beaucoup plus sexy comme ça...

Le film "Sunshine" est complètement incohérent, mais il reste un film magnifique, limite philosophique, sur la fascination de l'humanité pour le soleil.

Passons. La question est plutôt de savoir : est-ce qu'un film scientifiquement erroné fait du mal à la science ?

Sur ce point, Gravity a de quoi faire du buzz. Il y a beaucoup de choses vraies, mais aussi énormément d'erreurs. Et pas seulement le fait que la permanente de Sandra Bullock ne flotte pas (et qu'elle change de maquillage à tous les plans). 

Un comble pour un film qui s'appuie sur le réalisme (et sur une exploitation hallucinante de la 3D). Et qui pourrait insuffler de fausses informations dans la tête nos bambins (et dans la nôtre aussi, parce qu'on n'est pas plus calés qu'eux en science de l'espace...)

La critique scientifique la plus drôle a sans doute était l'opération de "trolling" (définition : "troller" = poster des commentaires en masse pas toujours dans l'objectif d'enrichir le débat) de l'astrophysicien Neil deGrace Tyson sur Twitte, pointant toutes les incohérences du film, dans une série de tweets taguée "Mysteries of gravity".

 

La suite, hilarante, est à lire ici

Du coup, tout le monde s'y est mis. Ici on apprend que la présence de capsules de sauvetages après une évacuation n'est pas crédible, ou que le voyage d'une station a une autre (comme Sandra Bullock le fait dans le film) est globalement impossible , et j'en passe.

En fait, depuis plusieurs jours, on n'a jamais autant appris sur la réalité dans l'espace. Tout ça grâce à Twitter, les blogs et les médias en ligne. Et tout ça grâce à Gravity et à Georges Clooney. 

D'ailleurs (ATTENTION SPOILER), on apprend même que son personnage n'avait aucune raison de se sacrifier. Il aurait pu parfaitement survivre et revenir sur terre avec Sandra Bulllock. Il fallait lire Twitter, Georges, ça t'aurait peut-être sauvé la vie !

Tout ça nous apprend quelque chose sur l'acquisition de la connaissance. Lire des livres sur la conquète de l'espace c'est bien, mais c'est long, parfois ennuyeux. La richesse des contributions et la grande liberté qui règne sur Internet, le tout associé à un bon petit buzz, tout ça nous aide à être plus intelligent.

Comme quoi, Internet et le buzz, ce n'est pas que la poubelle de l'info...

Et parfois, comme le film lui-même, c'est même juste divertissant... poke Jamie Lee Fox.

 

Pourquoi Gravity nous aide à mieux comprendre la science et la vie dans l'espace (grâce à Internet)
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