Benoît Raphaël

Ce startupper disrupte en douceur le marché de l'art. Découvrez comment

2 Décembre 2014 , Rédigé par Benoît Raphaël Publié dans #entreprenariat, #Barter Paris Art Club, #Art, #Philippe Lamy

Il y a peut-être un secret pour être heureux : décider de faire ce qu'on aime. C'est peut-être même le secret pour réussir.

Au commencement, Philippe Lamy était banquier. Banquier d'affaires. Pour Dexia, il a ouvert des entités en Chine, au Japon, en Inde. Il gagnait bien sa vie. Et puis il y a eu la crise. Et Philippe a fermé, un par un, les bureaux qu'il avait ouverts.

"Un soir, j'ai éteint la lumière de mon bureau et je suis parti."

Fin du premier acte.

La bonne nouvelle : il est parti avec un chèque. "Ça m'a permis de prendre le temps de voir ce que je voulais faire de ma vie." Dans ces moments là, soit on boit des coups avec ses potes et on passe ses journées devant sa Playstation, ou bien... on prend des risques.

Philippe a décidé de changer de vie. Il aimait l'art. Mais il n'y avait pas accès. "En fait, j'étais le client type de Barter. J'avais les moyens de me payer une oeuvre d'art, mais je n'y connaissais pas grand chose. Je n'étais jamais entré dans une galerie. Je n'osais pas. Je trouvais ça ésotérique, réservé aux initiés."

Un type de la finance qui se lance dans le business de l'art, vous allez me dire : logique, c'est juste une autre façon de spéculer. En fait non. Philippe Lamy est venu à l'art par passion. Et par envie de changer les choses. "Je trouvais les galeries d'art glaçantes, il n'y a pas de prix, pas d'info sur les oeuvres. Je viens d'un monde où s'il n'y a pas d'info sur quelque chose c'est qu'on doit connaitre, du coup je me sentais stupide..."

Alors Philippe Lamy a créé Barter Paris Art Club. "On a l'impression qu'acheter de l'art c'est réservé aux riches. En fait, avec 2000€ vous pouvez commencer à avoir quelque chose." Bon, vous me direz : 2000€, il faut quand même les avoir. Mais c'est aussi une question de choix. Une oeuvre, c'est éternel, ça vous transporte, ça vit dans votre maison, c'est un lien unique entre une personne et un objet singulier qui vous sort de l'ordinaire. On n'est pas obligé d'acheter une oeuvre d'art comme on achète un tapis à pois pour son salon. On peut économiser, attendre un an, deux ans, et avoir ce plaisir unique de s'offrir quelque chose d'extraordinaire. J'ai connu des étudiants qui économisaient tout leur argent de poche pour s'acheter un tableau ou une sculpture.

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Barter, c'est donc d'abord un club de passionnés. On y rencontre d'autres passionnés, on boit des verres, on fait des rencontres, on découvre l'art, on ne devient pas initié, on fait exploser les barrières qui, parfois, nous font rester en dehors des galeries d'art contemporain. Nombreuses sont celles qui se contentent d'une clientèle fortunée ou spécialiste, qui fait le gros de leur business. Et oublient qu'il y a, à côté, des gens qui ne sont pas richissimes, qui ne sont pas connaisseurs, mais qui pourraient, eux aussi, vivifier ce marché. Ce sera peut-être une oeuvre tous les deux ans, mais ce sera plus de monde.

Bref, Barter disrupte le marché de l'art en le démocratisant et en mettant la passion avant la spéculation. L'idée que l'art n'est peut-être pas réservé aux musées, aux spéculateurs ou aux nouveaux riches, mais à tout le monde. Parce qu'il a ce pouvoir de nous changer.

L'abonnement de base est à 250€/ an. Il donne droit à un pack de "tickets" pour participer aux événements : visites particulières des grandes expos parisiennes, mais aussi événements spéciaux autour d'une oeuvre, d'un artiste, d'un thème. Ou acheter des oeuvres à des conditions privilégiées. Avec des galeristes qui acceptent de jouer le jeu. Ils sont de plus en plus nombreux.

C'est comme ça que Philippe Lamy est devenu entrepreneur. Le club a ouvert en 2013 et compte aujourd'hui 150 membres.

Pour l'instant, son fondateur ne se paye pas. Mais il est heureux. Même si, comme tous les entrepreneurs, il "doute 24 fois par jour et se sent exalté 24 fois par jour".

Et il a ces jolies phrases : A l'époque pour moi un beau tableau c'était un tableau excel. Je suis parti de ça. Après ce sont des rencontres. J'étais le client type de Barter, et j'essaie de le rester. Je ne suis pas un spécialiste du marché de l'art, je suis un spécialiste des gens qui ne sont pas spécialistes mais qui aimeraient bien acheter et faire de belles expos."

Voilà.

Si vous voulez vous abonner, c'est par ici.

Bonne chance Philippe !

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