A 27 ans, il monte sa marque de montres sans aucune expérience dans le métier, ni levée de fonds. Découvrez comment.
David Blat n'a pas beaucoup d'expérience dans l'entreprenariat, ni beaucoup d'argent. Pire, il n'est pas horloger, et n'a aucune expérience dans le commerce des montres. Pourtant, en 2015, à seulement 27 ans, il a décidé de lancer sa marque de montres. Tout seul. Comment a-t-il fait ? Voici son histoire. C'est une histoire d'humilité et de courage. Qui je l'espère, vous donnera des envies d'impossible en 2016.
Comment fait-on quand on n'a pas d'expérience, ni de légitimité, quand on est pas millionnaire et encore moins du métier, pour créer une ligne de montres de qualité, et tenter sa chance dans ce milieu très fermé et élitiste ? On essaie. Et on serre les fesses.
Le métier de David, c'est le marketing. Jeune diplômé de l'école Skema, il a terminé sa formation par une spécialisation dans le marketing du luxe. Sa vision, c'est que les marques doivent se construire autour d'une histoire et d'une identité forte.
L'identité de David, c'est celle de sa région, la Côte d'Azur. Et d'un personnage historique dont la légende a passionné le jeune adolescent qui parcourait les plages en vendant des cocas pour se faire de l'argent de poche : Lord Henry, un aventurier britannique qui, en 1834, découvre par hasard la baie de Cannes. "Ce modeste village de pêcheurs du Sud de la France, d’alors à peine 4 000 habitants" Lord Henry : "un homme politique, écrivain et inventeur, un élégant défenseur des libertés décrit comme charmeur et charismatique". L'histoire qui lui parle d'aventure et d'élégance, de découverte et de passion. De quoi illuminer les rêves d'un ado. Le rêve, c'est le point de départ. Pour le reste, a dû faire preuve de pragmatisme, de patience, et de beaucoup d'humilité.
Durant ses études, David s'intéresse au marché naissant des "fashion watches", ces montres très design entre 100 et 300€, qu'on trouve chez the Kooples, Michael Kors ou Zadig C'est un marché en pleine croissance. Pourtant aucun de ces nouveaux produits n'a d'histoire à raconter. Toutes reposent sur un marketing plus ou moins tapageur s'appuyant presque exclusivement sur le design.
Après une expérience dans le e-commerce chez Madeleine Market, où il apprend les pièges de la logistique, David décide donc de lancer sa propre marque de montres. "Mais comme je n'avais pas d'expérience dans le métier, j'ai cherché un partenaire qui pouvait m'aider sur la partie fabrication, assemblage et merchandising".
Il fait alors la rencontre d'un prestataire, spécialisé dans la conception de "fashion watches".
"J'ai dessiné la montre", d'abord sur un carnet, puis je me suis entouré de professionnels qui ont fait la modélisation 3D. "Je savais ce que je voulais : un côté vintage, avec un verre bombé, une structure en nid d'abeilles, et un assemblage made in France".
C'est beaucoup de travail et d'application. David a tout a apprendre. Mais c'est surtout, au fil des jours, du carnet à dessin à la première boîte reçue dans sa boîte au lettres, un joli rêve de gosse qui devient réalité.
Avec cette émotion, teintée d'angoisse, quand on voit débarquer chez soi les premières montres. Celles qu'on a dessinées quelques mois plus tôt.
L'excitation et le vertige surtout. Celui qui se fissure d'un doute une fois que l'on ferme la porte du garage sur un imposant stock de 300 montres.
Le moment où on se dit : Et si ça ne marchait pas ? Qu'est-ce que je vais faire de toutes ces montres ?
Parce qu'il faut comprendre que ce rêve de gosse, David l'a mené tout seul du début jusqu'à la fin.
Le financement ? Tout seul. Un peu de love-money (15%), un peu d'apport personnel (25%). "Tout le reste, je l'ai financé en retournant sur les plages de mon adolescence". David a passé deux étés à faire le plagiste, tandis que ses copains sortis d'école intégraient des grosses sociétés. Il a mis l'argent de côté. Et lancé son affaire. "Moi, je voulais créer quelque chose, pas forcément gagner des millions".
Aujourd'hui, le rêve est en marche. Les montres sont là. Elles sont plutôt belles. Elles portent une histoire. Celle de Lord Henry, mais aussi la sienne. Son univers à lui.
Pas de levée de fonds. Juste un peu de courage et de détermination. Alors si vous voulez soutenir ce rêve d'entrepreneur, vous pouvez les acheter ici.