Et si on arrêtait d'essayer de remplacer l'humain ?
Cette présentatrice a 19 ans, elle est virtuelle, et tout le monde l'a oubliée. Ananova a fait sensation en avril 2000 au Royaume-Uni avant d'être rachetée £95M deux mois plus tard par... Orange.
Ananova présentait un journal télé automatisé, 24h/24, sur les écrans d'une technologie émergeante : le téléphone mobile. On ne parlait pas vraiment d'intelligence artificielle à l'époque, mais déjà de la possibilité de remplacer les humains par les robots.
Après ce mercato digne d'un joueur de foot, doublé d'un vrai flop commercial, le projet Ananova a été rapidement abandonné. Il a été renommé... "Orange News", sans sa présentatrice virtuelle. Ananova est tombée dans l'oubli. Il est même très difficile de retrouver sa trace dans les archives d'Internet.
Cette histoire nous rappelle à quel point le sujet de l'intelligence artificielle a toujours été parasité par les fantasmes qui l'entourent. Entre le mythe de la singularité des transhumanistes et la folie éphémère des chatbots, ces fables de science-fiction détournent aujourd'hui encore beaucoup de capitaux qui pourraient être utilisés dans des recherches et des outils algorithmiques vraiment utiles.
Une "IA" qui chercherait d'abord à aider les humains plutôt qu'à leur ressembler.