Trump est un algorithme
On a coutume de dire que les algorithmes des réseaux sociaux ont bouleversé l'industrie des médias. Mais on oublie de dire que l'algorithme le plus perturbateur de cet écosystème n'est pas un robot. Il s'appelle Donald Trump. Il l'a prouvé hier encore, avec la mise en scène sur Twitter de son passage dans la DMZ entre les deux Corées, juste pour dire "Hello" au dictateur Nord Coréen. Sous l'ère Trump, l'Histoire est devenue une "Story". Demain le prochain président sorti des réseaux sociaux ajoutera sans doute des stickers et des émojis sur ses stories, en mode : super rencontre avec @Xi 👍👍🌈.
Depuis l'arrivée de Trump, le terme "Fake News" est devenu un pivot du débat sur les médias et la démocratie, Twitter est enfin devenu rentable, les grands journaux américains ont retrouvé comme par miracle leur modèle économique, on ne pense plus "élections" sans penser "Cambridge Analytica". Et l'on réalise que l'ascenseur social est désormais "disrupté" (comme on dit) par l'ascenseur imprévisible des réseaux sociaux. C'est à dire non plus maîtrisé par une élite, mais capable de jaillir soudainement du jeu obscur des chambres d'écho. Donald Trump fonctionne comme un algorithme.
En moins de 4 ans, il a re-dessiné de son ombre le maelström de l'information.