Aurélie Filippetti et le Net non éditorialisé
Jolie perle dénichée par les amis du Lab d'Europe1.
Dans une interview donnée au magazine Polka, Aurélie Filippetti, parle de la profession de photographe (beaucoup) et de la crise de la presse (un peu).
Parlez-moi d'images | Polka Magazine
"J'AI L'AMOUR DE LA PHOTO" Prouvez-le, madame la Ministre ! Aurélie Filippetti : le soutien à la transition numérique de la presse doit contribuer au financement du photojournalisme. Alain Genestar
Crise qu'elle résume en quelques phrases :
Je suis bien consciente que ce n’est pas facile aujourd’hui, pour les entreprises de presse. Mais on doit réussir à les convaincre que c’est par la qualité que la presse peut aujourd’hui se refaire. Et dans cette qualité, il y a les bons textes mais aussi les meilleures photos. Si la presse abandonne la qualité, il n’y aura plus de différence Entre les journaux, les magazines payants et la presse gratuite, notamment sur le Net où rien n’est éditorialisé. Il n’y a que par la qualité, que par le professionnalisme, que par un parti pris, un point de vue, un regard photographique que la presse s’en sortira. C’est par le haut qu’elle surmontera la crise.
Autrement dit, pour que la presse soit sauvée, il faut qu'elle se démarque du Net, ce "Net où rien n'est éditorialisé"...
On a presque envie de demander à la ministre de la Culture de développer. On pourrait presqu'en faire un jeu Twitter : #lenetou...
"Le Net où se coloportent toutes les rumeurs"
"Le Net où tout est gratuit et où tout le monde pirate les oeuvres d'honnêtes auteurs de qualité"
"Le Net où n'importe qui donne son avis sur tout"
Amis journalistes digitaux, amis blogueurs, amis experts, photographes, artistes, qui inventez chaque jour sur le Net de nouveaux formats et de nouvelles expériences, il va falloir vous faire à cette idée : la qualité est ailleurs.
On laissera à la ministre le bénéfice du doute : ses propos auront été raccourcis et, bien évidemment, elle n'a jamais voulu laisser entendre que les professionnels du digital n'apportaient rien à la création, au renouveau de l'écriture et de l'expérience dans l'information.
Elle a raison sur une chose : c'est par la qualité que la presse s'en sortira. Mais qualité veut aussi dire vivre avec les usages de son temps, et utiliser le meilleur de ce qu'apportent les possibilités d'un support connecté, pour enrichir l'expérience d'information des citoyens. Les faire participer. Déjouer les mensonges des états non-démocratiques. Enrichir l'horizon et la connaissance des internautes. Inventer de nouveaux métiers.
Embaucher des journalistes aussi...
Allez, en cherchant un peu, elle devrait bien trouver deux ou trois initiatives intéressantes. On l'aide ?
Qui sait, ça lui donnera peut-être envie de soutenir l'innovation digitale en France.