Benoît Raphaël

Tip de rentrée : pour travailler mieux, travaillons moins !

20 Août 2012 , Rédigé par Benoît Raphaël Publié dans #weekly

La rentrée c'est un peu comme un second premier janvier : c'est le moment des bonnes résolutions. Mais à la différence du mois de janvier, j'ai souvent beaucoup plus d'énergie. Sans doute parce que l'on profite mieux de ses vacances, plus longues, ou parce que le soleil est là un peu plus longtemps.

Alors puisqu'il faut prendre de bonnes résolutions professionnelles, commençons par donner un air de vacances à la rentrée. Et si l'on se donnait le luxe de travailler moins ?

Je ne parle pas de réduire légalement le temps de travail. Imposée de façon unilatérale, avec l'absurde sous-entendu que travailler serait un calvaire (même si ça dépend des jobs...), la réduction de temps de travail crée plus de désorganisation que de bienfait. Non, je parle d'initiative privée, bien pensée. Je parle de travailler moins, donc mieux. Ce qui nécessite d'organiser un peu ça.

Vous avez peut-être déjà eu entre les mains ce best-seller de la littérature business : "The 4-hour workweek" qui prône une semaine, non pas de 4 jours... mais de 4 heures. Le livre est assez extrême, peut être pas adapté à tous les business, mais la méthode est intéressante : l'auteur a essayé de rayer de son emploi du temps tout ce qui lui prenait du temps sans être vraiment productif. Il a commencé par se débarrasser de ses clients qui lui prenaient 80% de son temps pour lui rapporter 20% de son chiffre d'affaires, et s'est concentré sur les 20% qui lui ramenaient 80%, ce qui lui a permis de baisser son temps de travail et d'augmenter son chiffre d'affaires.

Il s'est aussi rendu compte que si l'on se donnait deux jours pour faire un travail, on prenait les deux jours. Et que si l'on se donnait deux heures, on mettait... deux heures. Encore une fois, ce n'est peut-être pas adapté à toutes les activités, mais ça donne à réfléchir. C'est une application de la loin de parkison, qui dit que "le travail s'étale de façon à occuper le temps disponible pour son achèvement".

Et l'on se dit que si l'on appliquait seulement à 10% toutes ces règles, on pourrait déjà parvenir à réduire considérablement son temps de travail pour un résultat équivalent, sinon meilleur.

Je pense plutot que ce travail sera meilleur, d'ailleurs. Pourquoi ? Parce que plus de temps libre permet de s'enrichir, de prendre du recul, de rencontrer des gens, de faire de la veille, ou de s'adonner à une activité créative.

Confirmation avec l'expérience rapportée dans le New-York Times par le Jason Fried. Jason Fried est le patron de 37 signals, une start-up dont j'apprécie énormément les produits (c'est 37 signals qui a développé le service de gestion de projet "Basecamp").

Qu'a fait 37 signals ? Tout d'abord, ils se sont rendus compte que l'on ne pouvait pas travailller toujours de la même manière et qu'il fallait changer en fonction des saisons. Par exemple, à la belle saison, la société a proposé à ses employés de travailler un jour de moins par semaine : 32 heures au lieu de 40 heures, ce qui permettait aux salariés de prendre des week-ends de 3 jours et de profiter du beau temps !

Résultat ? Jason Fried s'est rendu compte que non seulement ses employés étaient plus heureux au travail, mais qu'une semaine de 4 jours était plus efficace et productive qu'une semaine de 5 jours !

When there’s less time to work, you waste less time. When you have a compressed workweek, you tend to focus on what’s important. Constraining time encourages quality time.

Jason Fried

"Quand vous avez une semaine compressée, vous avez tendance à vous concentrer sur ce qui est important", résume Jason Fried.

L'audacieux patron qui, je le rappelle, travaille dans cet "affreux pays ultralibéral" que sont les Etats-Unis, est allé plus loin encore : il a offert un mois payé à ses employés ! Chez 37 signals, au mois de juin, vous pouvez travailler sur n'importe quel projet ou réfléchir à de nouvelles idées pour la boîte. Les employés peuvent travailler seul ou en groupe. A la fin de la session, il y a un "pitchday" durant lequel les salariés débriefent leurs idées et en discutent ensemble.

The June-on-your-own experiment led to the greatest burst of creativity I’ve seen from our 34-member staff. It was fun, and it was a big morale booster. It was also ultraproductive. So much so that we’ll likely start repeating the month-off project a few times a year.

Jason Fried

"Ce mois de juin a mené au pic le plus créatif que nous ayions connu dans l'entreprise", rapporte Jason en substance. L'opération va donc être renouvellée.

Moins de temps de travail = plus de travail de qualité. Plus de temps consacré à la créativité ou à prendre du recul = plus d'innovation et d'efficacité. Et on sait combien la créativité est clef dans une activité, combien elle peut faire gagner de temps quand les nouveaux projets viennent remplacer la routine qui nous enfonce parfois dans nos mauvaises habitudes.

Même constat chez cette talentueuse journaliste blogueuse, l'une des plus créatrices de trafic du site "Forbes" :

Dans ce billet publié cet été, "how to work faster", Susannah Bresling explique comment elle a gagné 1500$ pour un article écrit en deux heures.

3 clefs :

  1. Entrainez-vous à produire plus, plus vite. Avec le temps, vous apprendrez à être plus efficace.

  2. Evitez l'esprit critique quand vous travaillez. Arrêtez de vous haïr ! Si vous vous dites : je ne suis pas bon à ce travail, vous perdez du temps. Pensez-y après. Quand vous produisez, ne vous posez pas la question.

  3. Faites en sorte que ça devienne "automatique" : plus vous écrivez, plus vous écrivez vite. C'est une règle imparable.

La bonne nouvelle, c'est que la qualité est au rendez-vous.

Qu'en pensez-vous ? Avez vous vous aussi changé vos habitudes de travail dans ce sens et eu des résultats intéressants ?

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