Benoît Raphaël

Ils n'avaient qu'une semaine avant de tout laisser tomber. Alors ils ont créé Pikichat. Et là... suprise !

23 Juin 2014 , Rédigé par Benoît Raphaël Publié dans #mobile, #entreprenariat, #pikichat

Que faire lorsque vous avez déjà lancé deux projets d'applications mobiles, que ces dernières n'ont pas marché comme vous l'espériez et que vous commencez à vous dire : bon, il va falloir que je me trouve un job ?

Réponse :

1) Trouvez un job

2) Lancez une autre application... mais très vite !

Rémi Bardoux et Adrien Dulong ont opté pour la deuxième option. Mais ils n'avaient pas beaucoup de choix : il fallait sortir l'application en une semaine. Alors ils en on fait un défi. Résultat : Pikichat. Une application entre Snapchat et Whatsapp qui, quelques jours après son lancement, rencontre déjà un joli succès.

Comment on-ils fait ? Ils ont fait !

Rémi et Adrien sont deux jeunes entrepreneurs français de 26 ans, issus d'une école d'ingénieurs parisienne (ECE Paris). Après avoir travaillé, l'un chez Canal +, l'autre chez Price Minister et Beezik, ils se sont lancés dans l'aventure mobile en créant deux applications. Comme pour beaucoup de projets, ils ont longuement réfléchi leur application, ont fait des croquis, des maquettes, des spécifications, puis se sont attelés au développement.

Un bon moyen pour ne pas se planter, me direz vous... sauf quand vous vous plantez. Après une si longue période de gestation, il est parfois déjà trop tard : pas assez d'utilisateurs pour générer des revenus, et pas assez de traction de pour lever de l'argent... la déprime. Tout le monde a connu ça.

Arrivés en bout de course, Rémi et Adrien n'avaient donc pas d'autre choix que se remettre à chercher du travail. Mais avant ça, ils ont tenté une opération de la dernière chance.

Les deux compères se sont enfermés dans une maison au fin fond des Landes, avec une simple connexion Internet, une cheminée, une table. Et des courses pour une semaine.

Objectif : sortir une application en 8 jours.

Ils n'avaient qu'une semaine avant de tout laisser tomber. Alors ils ont créé Pikichat. Et là... suprise !

Heureusement, ils avaient déjà une idée en tête avant de commencer. Une idée toute simple. Tout le monde en a. Encore faut il en faire un produit.

Restait donc à trouver un nom, un logo, et commencer à développer.

Mais avant ça, les deux ingénieurs ont eu l'idée sympathique d'entraîner une communauté avec eux dans l'aventure.Ils ont donc créé un blog sur la plateforme Medium (tous les articles sont accessibles ici) pour raconter au jour le jour l'avancée de leur défi. Bonne pioche. Le défi a séduit la communauté geek outre-atlantique. L'aventure pouvait commencer...

Tout d'abord, trouver un nom. "On s'est donné une heure pour en trouver un, puis une heure pour trouver un logo. Je n'avais aucune formation en design, alors j'ai utilisé les outils disponibles sur Internet".

Deux heures après, Pikichat était né.

Ils n'avaient qu'une semaine avant de tout laisser tomber. Alors ils ont créé Pikichat. Et là... suprise !

Une semaine durant, isolés dans leur maison paumée comme deux moines bouddhistes les deux développeurs ont travaillé cote à cote, sur une table rustique face à un feu de cheminée (en avril il faut froid dans les Landes...). Et deux ou trois oeufs de Pâques à grignoter.

L'un dessinait les premiers écrans, l'autre développait ce que le premier avait dessiné. En même temps, ils développaient sur leur blog leur méthodologie et les outils qu'ils utilisaient.

Comme ils devaient aller vite, ils sont allés au plus simple. Très peu de fonctionnalités, un concept minimaliste et fun. Et de la concentration.

Ils n'avaient qu'une semaine avant de tout laisser tomber. Alors ils ont créé Pikichat. Et là... suprise !

Au bout d'une semaine, Pikichat était envoyé sur l'Appstore d'Apple, prêt à conquérir le monde.

Pikichat est une application ultra simple qui permet à des groupes d'amis de s'envoyer des photos de façon anonyme. Une fois qu'une photo est vue par tout le monde, on peut poster une autre photo etc. C'est ludique et addictif. Et contrairement à Facebook, on est sûr que tout le monde verra son oeuvre.

Au lancement, l'application était rudimentaire, mais suffisamment avancée pour séduire. "On l'a fait tester par les petits frères et petites soeurs de nos amis, qui étaient plus dans la cible (les 13-17). Les retours ont tout de suite été très positifs", raconte Rémi.

Ils n'avaient qu'une semaine avant de tout laisser tomber. Alors ils ont créé Pikichat. Et là... suprise !

Résultat : 3 jours après le lancement, l'application a été téléchargée 2000 fois. Avec plus de 30.000 visites entre les photos.

Autre belle suprise : Techcrunch a été séduit par le concept, mais surtout par la méthode, et a publié un article sur l'aventure. Bingo.

"Je suis allé voir un fonds d'investissement pour chercher du boulot. Mais quand je lui ai dit ce qu'on avait fait, on m'a dit : arrêtez tout ! Ne cherchez pas de boulot maintenant, continuez sur votre lancée et revenez nous voir..."

Bref, c'est une jolie histoire. Qui demande à être confirmée, mais qui nous apprend déjà beaucoup de choses : dans l'univers très instable et fragmenté du mobile, il faut penser vite, sortir les produits vite, TRES vite, puis corriger. Rémi et Adrien l'ont fait sous forme de défi. Et sur ce coup, ils ont eu raison.

Si vous avez mis six mois ou un an pour développer votre "killer app" qui, au bout du voyage, ne s'est pas révélée si killer que ça, allez voir du côté de leur blog, vous y trouverez peut-être matière à réfléchir...

Rémi Bardoux et Adrien Dulong, par Rodrigo A. Sepúlveda Schulz.

Rémi Bardoux et Adrien Dulong, par Rodrigo A. Sepúlveda Schulz.

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