Benoît Raphaël

Hypercities : (re)vivre la révolution égyptienne sur Twitter

14 Février 2011 , Rédigé par Benoit Raphaël Publié dans #Weekly, #Egypte, #Eta, #hypercities, #médias sociaux, #révolution, #Twitter

Les réseaux sociaux peuvent-ils faire l'Histoire ? Que retiendront les historiens des événements en Egypte ? Quelles seront leurs sources ? Au-delà du débat sur le rôle déterminant ou non de Facebook et Twitter dans les soulèvements en Egypte et en Tunisie, on ne peut ignorer que la "voix" des égyptiens s'y est imprimée, tout au long des événements, comme si l'on avait branché un micro en continu sur le film de l'Histoire. Morceaux choisis :
"Today we are all Egyptians." —Thursday, Feb. 3 "My camera is stolen, my body is bruised and my eye is still black and blue, but I've never felt better in my life." —Friday, Feb. 4 "Together we stand, divided we all fall." —Saturday, Feb. 5
C'est la motivation essentielle de "Hypercities Egypt", un projet des étudiants de UCLA (Los Angeles) : conserver une trace, pour l'Histoire et la recherche, de l'expression populaire pendant la révolte égyptienne à travers les réseaux sociaux. Sur une carte interactive du Caire, vous pouvez suivre, en temps réel, les tweets géolocalisés. On voit ainsi apparaître, toutes les quatre secondes, la photo du citoyen égyptien à l'endroit précis où il a été émis, accompagné d'un message, en anglais ou en arabe, parfois poignant. Le service archive également tous les tweets dans une base de données. Ainsi, peut-on revivre la journée du 11 février, date de l'annonce du départ de Moubarak, tweet par tweet. L'archivage, ici, est essentiel, Twitter ne conservant pas les tweets de ses utilisateurs. Hypercities a réalisé également une carte interactive autour des protestations en Iran. Le document regroupe également les vidéos amateur envoyées sur YouTube. Une expérience fascinante qui pose la question de la conservation, à côté de celle de la production des médias traditionnels, des contenus publiés par les membres de Facebook, Twitter ou YouTube, pour l'Histoire. Il y aurait un énorme travail de tri, mais quel témoignage pour les générations futures ! (Lire également l'article de Read Write Web)
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