Benoît Raphaël

L'aventure Atlantico démarre aujourd'hui

28 Février 2011 , Rédigé par Benoit Raphaël Publié dans #Daily, #just delivered, #Atlantico, #France, #Jean-Sébastien Ferjou, #pure-player

Il se présente comme un vent nouveau sur l'information. C'est au moins un vent frais. Accueillir un nouveau média dans le paysage sinistré actuel est plutôt une bonne nouvelle, même si l'on sait que l'approche de la présidentielle en amènera d'autres. Mais Atlantico veut s'installer dans durée : fort d'une levée de fonds d'1 million d'euros à laquelle ont participé, à des degrés divers, Charles Beigbeder (Poweo), Arnaud Dassier (L'enchanteur des médias) et les nouveaux mécènes de la médiasphère numérique : Marc Simoncini et Xavier Niel, ce nouveau site d'info tire son inspiration de The Daily Beast (dont il reprend le ton et le design urbain et impertinent), qui vient de fusionner avec Newsweek et The Huffington Post, vendu récemment 315 millions de $ à AOL. La ligne éditoriale : plutôt marquée à droite, tendance libérale, avec une volonté de se servir du web comme source d'information. Atlantico propose de la "curation", c'est à dire une sélection éditorialisée du meilleur traitement de l'info sur la base d'une cartographie du web élargie aux blogueurs et aux médias étrangers. Mais il propose aussi de l'expertise, avec un appel à des éditorialistes et des contributeurs ponctuels sollicités pour leur vision "différente" de l'info. Ces derniers, au nombre de 300, ne seront pas rémunérés. La structuration du site (qui s'appuie sur le système de publication Drupal, utilisé par la plupart des pure-players français) donne le ton : dans la colonne de gauche, comme sur le Huffington Post, les experts (avec la même petite photo en noir et blanc). Au centre, les tops, et une sélection d'infos "light" (l'actu légère et people). Enfin, à droite les "pépites" qui, comme sur Slate ou The Daily Beast, propose chaque jour une synthèse des contenus glanés sur le web. Une méthode de "curation" très proche de Newser, aux Etats-Unis, qui propose des articles très courts résumant des contenus vus ailleurs. Atlantico propose de la sélection éditorialisée, mais ne risque pas de renvoyer beaucoup de trafic vers les médias qu'il cite (le lien n'est pas vraiment mis en évidence, et la source n'est pas citée en Une), mais répond clairement aux usages du moment. Atlantico a préféré organiser l'information en traitements (pépites, pépites vidéos, dossiers, décryptages, opinions), plutôt qu'en thématiques, ce qui est pourtant l'un des points forts du Huffington Post. Le site a également décidé de faire jouer la dimension "rendez-vous" : avec, chaque jour, une chronique différente, autour de la synthèse, de l'analyse et de la sélection de l'information. La rédaction est composée d'une dizaine de journalistes, elle sera pilotée par trois journalistes issus des médias radio et TV : Jean-Sébastien Ferjou (LCI, TF1), Jean-Baptiste Giraud (Radio France, BFM) et Pierre Guyot (BFM, RTL). Seul vrai point faible du projet : le modèle économique. La rentabilité est prévue à 36 mois, mais sans vision clairement exprimée du modèle ni apport  innovant. Atlantico fait le choix de la gratuité, et accueillera donc des publicités. Ce qui ne suffira pas. Il faudra inventer. "Nous travaillons sur des hypothèses..." assure Jean-Sébastien Ferjou, le directeur de la publication. "Mais nous devons d'abord construire la marque." Seul objectif chiffré : atteindre 600.000 visiteurs uniques d'ici un an. Où une seconde levée de fonds devra sans doute être lancée. C'est tout le bien qu'on leur souhaite. Bienvenue à eux ! A lire sur La Social Newsroom : Atlantico, entre "The Daily Beast" et "The Huffington Post" Illustration : la rédaction d'Atlantico autour de Jean-Sébastien Ferjou (photo : Tristan Siegmann)
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